La palombe bleue (2)

Des trains,
Des gares,
Ces endroits de nuit

Les trains de nuits
Au blafard des quais
St-lazarre

Où sont les enfants
Et cet air d’été
La fièvre des départs ?

Le vide d’un hangar

Des silhouettes

Des voyageurs sans raison

Rames d’un autre siècle
Un confort précaire
Qu’habillent des signes désolés

Un recoin poussiéreux
Des fonctionnaires fatigués
Voyageurs et contrôleurs
Relégués aux abords de minuit

Les piles de bétons
Les toilettes déjà puantes
Le silence du couloir

La palombe bleue est un pigeon parasité
Un reste ferroviaire

Une tristesse, la nuit
Qui emporte
Les égarés

Pas même un wagon restaurant où abimer
La nuit à coups de rouge et de bourbon
Des machines à café en panne

L’ennui de l’insomnie
Juste l’odeur des paysages qui traversent la cabine

Se souvenir
Du flamboiement des départs
Et l’esprit des conquêtes

Et cette angoisse douce
qui lie les conversations

Il reste le silence désolé
Des corps abasourdis
et les douleurs de l’inconfort

Il reste le bruit des booggies sur la voie,
Le rythme du fer,
Les tressautements
Le suspens des arrêts
Les lumières jaunes

le chuintement du vent

Un château en ruine
mais roulant.

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