Tour de France 100

6658646895_e5be47a527Et le voici reparti. Je ne sais plus depuis quand il y a eu un vainqueur. Les couronnes sont enlevées depuis si longtemps. Mais de couronnes, il n’y a au fond que cette boucle de douleur, des roues qui tournent comme les étoiles dans le ciel. Comment en vouloir à ceux qui tels des atomes gravitent autour de la gloire.

On connait ces régionaux qui le temps d’une étape en leurs terres, renversent le spin, éclaboussant l’écran des astronomes d’une trace particulaire. On sait ces sprinteurs qui d’un coup d’épaule, déhanche le cycle pour surgir en ligne droite dans une dernière courbe. Et que gravissant des puits d’énergie, les grimpeurs agrippent les astres dans le ciel.

Les hélicoptères de la télévision, et les cols qui frisent les nuages, le tour ne fait pas que parcourir le plan d’un hexagone, il s’extirpe de la terre pour frôler l’azur, une sarabande de sueur et de sang. Qu’importe qu’y scintille des cristaux vénéneux, il est cet héroïsme des humbles, un marathon intergalactique, des crampes au ras des prairies. Une condition humaine.

Une troupe qui roule et étincelle. Les ouvriers de la route, sillonnant le bitume, ouvrent une voie céleste, entrainant les foules dans leur calvaire.

Pour la centième fois, il répète cette prière furieuse et savante qui décolle la terre pour l’accrocher au firmament.