Ils se dressent pour des motifs futiles
Les jeux du cirques
La harangue triviale
Des foules ne faisons pas l’humain. Elles éructent autant qu’elles chantent. L’humain n’est ni dans leurs caquètements ni dans leurs chœurs.
Il est en deçà. Dans la honte de la quitter, dans la sagesse qui s’en tient loin et la lucidité qui éloigne le jugement de l’opinion publique.
L’humain se tient dans la preuve à défaut de vérité, dans la critique à défaut d’absolu. Il va dans le désenchantement, faisant tomber les draps jusqu’à ce que les murs nus fassent apparaitre les lignes blanches du salpêtre.
L’humain s’extasie de l’araignée qui court dans les nervures du ciment. Il peut en faire une amitié la nourrissant des mouches que durant le jour il capture.
Les cris du peuple souvent résonnent l’hallali, cette noire folie qui abat ses machettes et ses usines sur les plus faibles.
L’humain justement se tient dans cette encoignure. Une vulnérabilité.
À vivre ensemble et à défaut d’espérer un bonheur commun au moins nous pouvons attendre que des plus faibles d’entre nous soient attentifs à nos faiblesses.
Il y va là une raison très forte pour ne pas livrer à la raison de d’intérêt la totalité de nos raisons. Croire qu’en dépit des cris de la foule, les sacrifices sont inutiles et les boucs émissaires ne sont pas nécessaires. Résister conduit à des fruits plus juteux. Les champs les plus généreux sont aussi éloignés de la route.
L’humain est justement le refus des foules. Justement de reconnaitre dans l’inconnu le plus faible de ce que nous sommes.