Les cris du peuple

11456873914_8d9741305e_zLes cris du peuples ne sont pas toujours les plus beaux
Ils se dressent pour des motifs futiles
Les jeux du cirques
La harangue triviale

Des foules ne faisons pas l’humain. Elles éructent autant qu’elles  chantent. L’humain n’est ni dans leurs caquètements ni dans leurs chœurs.

Il est en deçà. Dans la honte de la quitter, dans la sagesse qui s’en tient loin et la lucidité qui éloigne le jugement de l’opinion publique.

L’humain se tient dans la preuve à défaut de vérité, dans la critique à défaut d’absolu. Il va dans le désenchantement, faisant tomber les draps jusqu’à ce que les murs nus fassent apparaitre les lignes blanches du salpêtre.

L’humain s’extasie de l’araignée qui court dans les nervures du ciment. Il peut en faire une amitié la nourrissant des mouches que durant le jour il capture.

Les cris du peuple souvent résonnent l’hallali,  cette noire folie qui abat ses machettes et ses usines sur les plus faibles.

L’humain justement se tient dans cette encoignure. Une vulnérabilité.

À vivre ensemble et à défaut d’espérer un bonheur commun au moins nous pouvons attendre que des plus faibles d’entre nous soient attentifs à nos faiblesses.

Il y va là une raison très forte pour ne pas livrer à la raison de d’intérêt la totalité de nos raisons. Croire qu’en dépit des cris de la foule, les sacrifices sont inutiles et les boucs émissaires ne sont pas nécessaires. Résister conduit à des fruits plus juteux. Les champs les plus généreux sont aussi éloignés de la route.

L’humain est justement le refus des foules. Justement de reconnaitre dans l’inconnu le plus faible de ce que nous sommes.

Les échelles

jmalapensee ici la alberolaCe sont des arrangements entre des choses du réel

Ici et à portée de lasso

Ou d’alambic

Des branches liées par une liane

Un scotch ou une épingle

.

Le réel auquel on s’accorde

Dans l’immédiat de la connaissance et de l’action

Un premier geste peu réfléchi mais pas irraisonné

Quelle est cette raison qui n’a pas d’autres éléments

Que ce qui réside dans le mystère d’un autre

Fusse-t-il un dieu ou son voisin ?

.

L’ordinaire se prête d’abord au sentiment

.

Et parfois moins encore

.

Les branches de la clématite s’enroulent étonnement

Autour de fils qu’elles ne voient pas

Quel pressentiment les portent

A se saisir dans un temps étiré d’axes qu’elles ignorent ?

.

Doit-on leur accorder qu’elles avancent dans un effort aveugle

Chaque fois qu’elles caressent un tuteur?

.

Elles courbent ce qui leur sont des bras.

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La seule raison quand rien ne se connaît est l’amour

Un amour hospitalier dans l’arc de nos bras

Un amour généreux dans ses baisers

Un amour confiant

.

Quand la raison la nourrit

La confiance

Perd sa raison qui balance

Entre abandon et calcul

Et se traduit par renoncer

A la raison.

.

Les arrangements du réel

Aussi proches soient-ils de leur parties

Infiniment locales

Variant dans le génie et le vent

Une jonchée

Un jet d’os

.

Ils sont le réel

Un corps, une machine, un système

Et  échappent à la raison

Rapprochant l’imaginaire des faits

Le possible et la contingence

.

Faudra-t-il renoncer à la totalité de la raison

La fonder de manière dérivée

D’une forme de connaissance

Que l’on reconnaît dans l’amour?

.

Elle viendra de l’avoir reconnu

Trouvant dans un sol solide des points d’accroche

Pour appuyer sur la pédale

Et emporter au ciel des idées

Un vélo galactique

.

L’idée telle qu’un faucon qui étend ses ailes

Dans les colonnes ascendantes

et revient à la nuit

se percher sur un roc

.

Un clavier qui cliquète

Marquant sur la blancheur

Les signes de la raison