Journal d’une nouvelle vie

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Il n’y a pas de premier jour. Ce qui s’écroule le fait précipitamment quand le craquement s’est fait entendre depuis longtemps. Au moment où les murs s’effondrent il y a déjà des roches qui dévalent le flanc des falaises et la végétation nouvelle colonise la poussière.

Les graines remuées, ventilées sont déjà à l’œuvre poussant des pousses dans les décombres, exposées aux rayons de lumière.

Il n’y a pas de premier jour que le dernier, juste le temps qui accélère avant de retomber en vagues graves sur la plage. Un jour passe avec l’autre, et parfois c’est avec un tremblement de terre, la falaise prend un autre visage mais l’océan imperturbable frappe ses flancs sans relâche.

Il n’y a pas de premier jour, il n’y en a pas de dernier, il y a la vie qui parfois prend de grands virages en très peu de temps, elle vire vers le ciel aussi facilement qu’elle plonge au cœur de la terre.

Les grandes vagues

Les vagues courent du centre des océans

 

C’est le fetch des terribles tempêtes qui les forge

Animant le liquide

D’un mouvement qui se propage

Loin de tous les rivages

Loin de la vue

Au cœur de ce désert où les vents de l’Arctique

Se fracassent aux vents des suds

 

Là,

 

Que se forment l’onde qui traversera l’étendue

Venant sur les plages

Verser son écume

 

Il faudra le hasard des grands fonds

Ces canyons abyssaux

Des talus bathymétriques

Les gorges qui condensent la vibration de l’océan

et la projettent sur les caps

 

100 pieds de haut à Nazaré

La rivière des profonds

A laissé grandir le mascaret

100 pieds de haut

 

Quand le fond manque la vague s’élève

Et elle mord la grève

Une crinière de pluie s’élevant à l’arrête

Des jets bouillonnants qui se referment sur son ventre

 

Le sable soulevé

Elle mord le banc

Ses eaux s’en vont et se retournent dans les flux de la baie

Des courants arides et puissants

 

Et Belharra aussi

Un haut fond y lève de rares houles

Des roches noires tapies

Qui ralentissent et la redressent

Une colline mugissante

dévale en bouillons chaotiques

 

Souvent en janvier

 

Des miroirs

Ces optiques marines

Ce tremblement de la matière

Qui parcourt l’aquatique

Le jeu de la lune et du soleil

En font varier le recouvrement

 

J’entend du haut de la falaise

A l’abri du vent

Ce chant qui meurt

Le cornet des marées

Mourir

Sur la digue

En folles explosions.

Le rayon vert

Quand l’océan sanguinole
Sans même qu’on tue les thons
Juste qu’un soleil s’effondre
Sur l’écaille de l’horizon

Quand des montagnes grises
Effleurent le ciel pourpre
Et dessinent une ligne
Que rarement on devine
Un exploit est possible

Dans les ombres violettes
Dans l’absence du vent
Même pas une brume
Juste les couleurs pendues
Au suspend du temps
Faudrait-il la fraicheur de l’air
Un silence étonnant

Le rien d’un jour
Au moment
Cet infime instant
Où l’astre s’engloutit
Et la nuit vient

Une larme surgit
Verte et lumineuse
Le temps d’une seconde
Brulant l’œil
D’un éclair venimeux
Une flèche au basculement du temps

Emeraude
Collée à la pupille
Une beauté de vert
Un éclat au début de la nuit