Des trains,
Des gares,
Ces endroits de nuit
Les trains de nuits
Au blafard des quais
St-lazarre
Où sont les enfants
Et cet air d’été
La fièvre des départs ?
Le vide d’un hangar
Des silhouettes
Des voyageurs sans raison
Rames d’un autre siècle
Un confort précaire
Qu’habillent des signes désolés
Un recoin poussiéreux
Des fonctionnaires fatigués
Voyageurs et contrôleurs
Relégués aux abords de minuit
Les piles de bétons
Les toilettes déjà puantes
Le silence du couloir
La palombe bleue est un pigeon parasité
Un reste ferroviaire
Une tristesse, la nuit
Qui emporte
Les égarés
Pas même un wagon restaurant où abimer
La nuit à coups de rouge et de bourbon
Des machines à café en panne
L’ennui de l’insomnie
Juste l’odeur des paysages qui traversent la cabine
Se souvenir
Du flamboiement des départs
Et l’esprit des conquêtes
Et cette angoisse douce
qui lie les conversations
Il reste le silence désolé
Des corps abasourdis
et les douleurs de l’inconfort
Il reste le bruit des booggies sur la voie,
Le rythme du fer,
Les tressautements
Le suspens des arrêts
Les lumières jaunes
le chuintement du vent
Un château en ruine
mais roulant.